Ma contraception : guerre, déceptions, envies

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S'il y a bien un sujet qui remonte sans cesse aux oreilles d'une femme, c'est bien la contraception. Depuis qu'on est dans notre pré-adolescence, on nous en parle : les IST, SIDA, grossesses alors qu'on a même pas forcément nos règles et qu'on n'y comprend rien à tout ça – moi c'était mon cas je l'avoue.



Mes cours d'éducation sexuelle ? A la trappe. J'avais quoi, 11 ans au maximum ?
J'avais pas mes règles, pas de seins, pas d'attirance pour les garçons et on venait essayer de m'apprendre à enfiler un préservatif sur un pénis en érection, et à choisir une contraception adaptée à mon mode de vie. Sérieusement ?
Moi je rêvais juste de jeux vidéo et de gadoue dans le jardin. Rien à voir.

Je n'ai pris ma contraception au sérieux qu'à mes 18 ans. Avant, c'était capote. Puis est venu la lassitude de la capote, les irritations, les démangeaisons, les refus parce que c'était chiant. On va chez le gynéco, prescription, et hop, stérilet en poche.
Pour retirer une idée reçue encore bien encrée : non, on n'a pas besoin d'avoir des enfants pour avoir un stérilet. Non, il ne donne pas de stérilité ! Exigez à votre gynéco de vous le prescrire et poser, et sinon, changez. C'est une quiche. Pour rester polie.
Ce stérilet, je l'ai gardé 15 mois. Je crois. Malheureusement, je le supportais mal. J'avais de légères contractions quasi tous les jours. Rien de fou, mais c'était gênant pour ma sexualité : douleurs du ventre, pertes d'envie. Rien de trop positif. Puis j'en ai eu marre.
Et je l'ai retirée.
Seule.
Dans ma salle de bain.
Accroupie.
En grenouille.
Les doigts dans le vagin à me chercher les fils (moment glamour ! Mais ne soyons pas gênées, c'est comme ça que ça se passe ! Quand on est seule.Ne prenez pas exemple sur moi, allez voir votre gynéco, c'est plus sûr …).
Moi, je voulais écouter mon corps. Ne pas le brusquer. Donc je l'ai faite seule, sur 2 bonnes minutes.
Tirer les fils, puis souffler parce que mon corps me dit que non, faut pas forcer.
Puis on reprend, et au final, on le retire. C'est petit ce truc. Une phalange. Pas plus.

Mais comme je ne suis pas folle, j'avais pris rendez-vous pour prendre la Sacro sainte (ou pas) pilule. Mais progestative uniquement. Pas question de me bousiller la santé 2x plus vite. Du coup on fait les 3 mois de test : nickel, elle me convient parfaitement. Seins sensibles pendant une semaine puis plus rien, pas de boutons, pas de douleurs, et plus de règles ! Enfin la paix.
Je retrouve une sexualité normale.
Et puis viennent les sautes d'humeur. Les passages déprimants. La pilule me rend triste. Pas tout le temps. Mais je suis plus sensible, plus irritable.
Alors on se renseigne sur quelque chose sans hormones : pas question de retourner au stérilet, trop douloureux. Pas envie non plus de préservatif féminin ou masculin, ni de la cape cervicale, ni de spermicide qui coûtent trop cher ni tout le reste.
Reste quoi ?

Le naturel. Et oui. La symptothermie.

Ça consiste à prendre sa température tous les matins dès qu'on ouvre un œil, si possible à la même heure (dans l'idéal hein). Et on observe sa courbe de température pour détecter le pic ovulatoire, stopper les rapports, puis reprendre quand c'est terminé (l'ovule n'étant viable que 24h). Et en plus de la température, on observe son corps et on l'écoute : est-ce que j'ai mal aux ovaires ? Est-ce que ma glaire cervicale (ou « élixir de vie ») est fluide ? Apparente ? Inexistante ? Est-ce que mon col est ouvert ? Fermé ?
C'est beaucoup de données à maîtriser, et il faut se laisser le temps d'apprendre à se connaître. Ca peut paraître simple comme compliqué, mais en réalité, il faut juste se poser, discuter avec son conjoint que pendant un mois, le sexe pur, ça va être mis de côté (mais pas question de passer à côté des préliminaires ! Non mais !) et qu'il faut se réserver du temps tous les jours pour s'écouter, encore une fois.

J'ai donc investi dans un thermomètre à deux décimales et, malgré l'influence de la pilule malgré mon arrêt il y a une semaine. On laisse le corps tranquille et on attends qu'il reprenne ses droits sur les hormones.

Je vous parlerais de cette méthode dans un prochain article !

En attendant, portez-vous bien ! Et prenez soin de votre corps !